Le Perron a dû naître d’un filet d’eau qui s’échappait de la nappe phréatique qui alimentera, sur la colline, le Puits Saint-Pierre. Ce minuscule nant descendra la pente au plus droit, et se divisera en deux bras, laissant une sorte d’île au milieu.
Ce ne sera que dans l’extension de la ville au XIIe siècle que le Perron deviendra rue bordée de maison. Le Perron constituait ainsi, verrouillé, une rue quartier très particulier dans la cité, avec son caractère et une vie de communauté des ses habitants, artisans pour la plupart.
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Tout le bas du Perron était occupé par des auberges. Nous avons compté treize enseignes au début du XVIIIe siècle. Il y avait l’Anse, la Baleine, la Galère, la Sirène, les Trois Degrés, le Fort de la Cluse et la Tête d’Or. Il y avait également l’enseigne de la Ville de Lyon et de la Ville de Zurich. L’actuelle imprimerie Commerciale se trouve entre le Laurier et le Chapeau vert. Enfin la plus célèbre de ses auberges occupait l’angle du retrait du Petit Perron. C’était l’Epée où l’ancêtre de Jean-Jacques le citoyen de Genève, Didier Rousseau libraire parisien, réfugié en 1549 pour cause de religion, se fit marchand de vin.
En 1949, le haut de la rue a été rénové dans son esprit traditionnel. Le cas a été modifié par la démolition de l’îlot du café Novarèse. En 1958, les gradins actuels l’ont remplacé.
Les souvenirs historiques demeurent. En haut de la rue, la maison qu’habitait Pierre Fatio, arquebusé en 1707 pour avoir pris la tête du mouvement populaire réclamant la souveraineté complète du Conseil général des citoyens.
A l’angle de cette maison, ont peut encore voir le «pot à feu» rappelant l’éclairage de la ville à la résine, en cas de nécessité en 1526.
Puis, il y a les deux fontaines superposées ; la supérieure avec sa colonne et ses quatre goulots, date de 1854, l’inférieure, avec sa forme de demi elliptique est plus ancienne d’un quart de siècle.
De l’autre côté de la rue on remarque sous la corniche de l’immeuble la curieuse fenêtre d’angle aménagée en 1780 par le syndic pour surveiller de son appartement, la relève des fonctionnaires devant l’Hôtel de Ville.
En-dessous, c’est le passage Monnetier, ouvert chaque année lors de l’anniversaire de l’Escalade, pour donner à la population d’aujourd’hui, l’atmosphère d’autrefois.